Nous venons donc de montrer que le pouvoir politique exerçait une forte emprise sur chaque individu, ainsi que sur la société en général. Cette intercession est privilégiée en grande partie par l'application et l'intériorisation des lois. C'est la socialisation politique.
Le pouvoir politique n'est pas le seul, néanmoins, à influer sur l'individu. En effet, chaque individu appartenant à la société subit différentes actions provenant du groupe.
Le pouvoir qu'un groupe peut imposer à l'individu est bien souvent exprimé par le terme d'influence sociale. Cette dernière se produit lorsque les pensées, les émotions ou les actions d'un individu sont affectées par d'autres personnes.
Deux besoin psychologiques poussent l'être humain à se conformer aux attentes des autres. Cela inclut notre besoin d'avoir raison, c'est l'influence sociale informative; ainsi que notre besoin d'être apprécié, c'est l'influence sociale normative.
Cette acceptation de l'influence sociale peut se faire de trois manières différentes:
D'abord, il peut y avoir conformité. La personne semble être en accord avec les autres, mais garde en fait ses opinions contestataires pour elle.
Il peut y avoir identification. La personne est influencée par quelqu'un qui est aimé ou respecté. Cela peut être aussi bien une personnalité reconnue qu'un proche.
Enfin, il peut y avoir intériorisation. La personne accepte une croyance ou un comportement, aussi bien en public qu'en privé.
La pression du groupe dit "jeune" est la forme de pression à laquelle on se réfère le plus. Elle est particulièrement commune car la plupart des jeunes passent une grande partie de leur temps dans des groupes fixes, que ce soit dans les écoles ou les sous-ensembles de groupe. En addition à cela, il est probable qu'ils manquent de maturité pour supporter la pression des "amis". De plus, les jeunes sont plus prompts à se comporter négativement envers ceux qui ne sont pas membres de leur groupe.
Une conscience collective se constitue spontanément dès que plusieurs individus sont ensemble.
Nous pouvons emprunter ici quelques analyses à un ouvrage de Gustave Le Bon, intitulé La psychologie des foules.
Le mot foule désigne une réunion d'individus quelconques, quels que soient leur nationalité, leur profession ou leur sexe, quels que soient également les hasards qui les rassemblent.
Cependant, ce qui est remarquable, c'est que l'individu au milieu d'une foule tend à se comporter de manière différente de la manière dont il se comporterait si il était isolé.
Nous voyons comme un individu, calme et posé dans la vie ordinaire peut se montrer fou furieux et par ailleurs violent dans un stade.
Cette pensée communautaire peut déboucher sur des cas extrêmes. En effet, le fait d'agir en groupe permet la déresponsabilisation de chaque individu appartenant au groupe. C'est l'illusion de l'invulnérabilité. Ainsi, les membres du groupe se mettent d'accord pour commettre des actions qu'ils désapprouveraient individuellement.
Ce phénomène est très bien illustré avec l'expérience de La Troisième Vague. La Troisième Vague est une expérience faite pour démontrer que même les sociétés libres et ouvertes ne sont pas immunisées contre l'appel du fascisme. Elle a été dirigée par le professeur d'histoire Ron Jones avec ses élèves de Terminale, en Californie en 1967. Ron Jones, incapable d'expliquer à ses élèves comment la population allemande avait pu ignorer l'extermination des Juifs, décida de leur montrer à la place en les faisant participer à cette expérience.
Le film de 2008 "Die Welle" est basé sur cette expérience.